Affaire des assistants parlementaires : le procès en appel de Marine Le Pen programmé pour début 2026

Un procès en appel fixé avant l’élection présidentielle de 2027
La cour d’appel de Paris a programmé l’audience du procès en appel concernant l’affaire des assistants parlementaires européens du Rassemblement national (anciennement Front national) du 13 janvier au 12 février 2026. Ce calendrier judiciaire a été annoncé lundi, lors d’une audience, afin de statuer sur le recours formé par Marine Le Pen et onze autres personnes condamnées en première instance.
Les accusations et condamnations initiales
En mars dernier, Marine Le Pen avait été condamnée à une peine d’inéligibilité de cinq ans, appliquée immédiatement. Elle, le parti politique ainsi que plusieurs anciens eurodéputés, assistants parlementaires, et autres cadres du RN sont poursuivis pour détournement de fonds publics. Selon la décision judiciaire, un dispositif aurait été mis en place de 2004 à 2016, pour rémunérer des salariés du parti avec des fonds du Parlement européen. Le préjudice économique résultant de ces faits est estimé à 3,2 millions d’euros.
Les appelants et la durée prévue du procès
Sur les vingt-cinq condamnés en première instance, douze individus dont Marine Le Pen ont décidé de faire appel. Parmi eux figurent notamment Louis Aliot, maire de Perpignan, Julien Odoul, député, Nicolas Bay, eurodéputé, ainsi que Wallerand de Saint-Just et Bruno Gollnisch, deux figures historiques du parti. Le second procès devrait s’étendre sur une période de cinq semaines, témoignant de la complexité du dossier.
Accélération du calendrier judiciaire
Malgré les nombreuses affaires en attente à la cour d’appel, les magistrats ont opté pour une organisation accélérée afin de pouvoir rendre leur jugement à l’été 2026. Ce calendrier vise à éviter un chevauchement important avec les échéances électorales majeures, en particulier la présidentielle de 2027.
Débat sur la tenue du procès : avant ou après les élections municipales ?
Lors de l’audience de fixation, Me Rodolphe Bosselut, avocat de Marine Le Pen, a sollicité un report du procès à une date postérieure aux élections municipales des 15 et 22 mars 2026. Cette demande visait à prévenir un empiètement entre les calendriers judiciaires et politiques.
En revanche, le parquet général a exprimé sa préférence pour un début d’audience en janvier 2026, avant les scrutins locaux, afin de dissocier autant que possible le délibéré des échéances électorales. Selon les indications fournies, le rendu de la décision interviendrait environ quatre mois après la fin du procès, soit au début de l’été 2026.
Conséquences politiques de l’inéligibilité de Marine Le Pen
La mise en œuvre immédiate de la peine d’inéligibilité contre Marine Le Pen empêche actuellement sa candidature à toute élection. Cette sanction a entraîné diverses réactions politiques, tant au sein de son parti qu’au-delà, avec notamment une réaction publique de François Bayrou exprimant son « trouble ».
Par ailleurs, cette situation a alimenté des spéculations quant à un possible recours à une alternative pour la présidentielle de 2027, avec notamment le nom de Jordan Bardella évoqué en « plan B » pour représenter le Rassemblement national.
(les/yb)