Tadej Pogacar s’impose à la Lombardie pour la cinquième fois et écrit une page historique du cyclisme
Une cinquième Lombardie consécutive et un record historique
Le Slovène Tadej Pogacar a remporté le Tour de Lombardie, samedi, pour la cinquième fois d’affilée, inscrivant un exploit inédit qui marque une saison de classiques absolument phénoménale. Imposé comme grand favori de départ, il n’a laissé aucune place au doute et a choisi son moment à environ 38 kilomètres de l’arrivée, s’imposant seul à Bergame avec 1’48” d’avance sur Remco Evenepoel, qui s’assoit une nouvelle fois sur la deuxième marche.
L’Australien Michael Storer, au sein de l’équipe Tudor, complète le podium à 3’14” et vient compléter le trio de tête de cette 119e édition, surnommée la « classique des feuilles mortes ». Seul Suissesse arrivée sur les routes lombardes, Marc Hirschi, chez Tudor, a pris la 27e place, à 6’51” du vainqueur.
Un record égalé et une performance historique
Avec ce nouveau succès sur Lombardie, Pogacar égalise Fausto Coppi, vainqueur en 1946, 1947, 1948, 1949 et 1954, tout en devenant le premier à remporter le même Monument cinq années de suite. Il porte désormais son palmarès à dix victoires dans l’un des cinq monuments historiques, se rapprochant du record de Roger de Vlaeminck et restant à une longueur du record d’Eddy Merckx.
Si la comparaison entre champions de périodes différentes peut être délicate, l’intéressé est néanmoins largement crédité par les observateurs comme ayant connu peut‑être la plus grande campagne de classiques de tous les temps, en particulier avec trois victoires (Tour des Flandres, Liège-Bastogne-Liège et Lombardie), une seconde place à Paris‑Roubaix et une troisième à Milan‑San Remo.
Le rôle déterminant de l’équipe et l’attaque finale
Au départ de l’épreuve, Pogacar a bénéficié d’un collectif très actif des UAE, qui a mis la course sous pression dès le Passo di Ganda, une ascension longue de neuf kilomètres. Le travail collectif de Pavel Sivakov et Rafal Majka – dont c’était la dernière course – ainsi que Jay Vine a considérablement affaibli le peloton et préparé le raid final du champion du monde. Pogacar a remercié Majka d’une tape sur l’épaule pour cette longue collaboration au service du projet commun.
À l’issue de ce travail, six coureurs tenaient encore le rythme lorsque Pogacar a lancé son attaque décisive. Avec Vine et Del Toro pour compagnons dans le final, la tête de course est entré en action et a rapidement fait la différence. Le groupe a laissé sur place ses dernières ambitions et Pogacar a rapidement rattrapé Quinn Simmons, qui s’était élancé en solitaire après s’être échappé de l’échappée matinale. L’Américain est resté accroché à la roue du leader pendant quelques dizaines de mètres avant de lâcher et de prendre la quatrième place.
Des chiffres et un avenir prometteur pour Pogacar
Le bilan de Pogacar sur les Monuments s’alourdit encore, et son ambition de figurer parmi les plus grands du cyclisme s’en retrouve renforcée. Après cette Lombardie victorieuse, le leader d’UAE continue d’alimenter les spéculations autour de sa place dans l’histoire du sport, notamment après une saison où il a aussi triomphé sur le Tour de France et où il a été sacré champion du monde à Kigali à l’automne.