Aéroports suisses : vulnérabilité face aux survols de drones

Contexte international et situation en Suisse

Des drones, probablement russes, ont survolé ces derniers jours plusieurs pays nord-européens, provoquant des interruptions du trafic aérien et révélant la fragilité des aéroports concernés. Selon la SonntagsZeitung, la Suisse pourrait connaître une configuration similaire en cas d intrusion.

Dispositifs de détection et répartition des capacités

Zurich et Altenrhein disposent de systèmes capables de détecter les drones, tandis que les responsables de Bâle et Genève-Cointrin refusent de préciser s ils en disposent. À Cointrin, les autorités évoquent des plans d action en cas d attaque sans préciser leur portée. À Berne Belp, où atterrissent les jets du Conseil fédéral et les chefs d État étrangers, la direction admet ne pas disposer des moyens d un tel système.

Défense et perspectives budgétaires

Selon un rapport publié vendredi par le Conseil fédéral, l armée suisse ne dispose pas encore de moyens efficaces pour détecter ou contrer des drones étrangers à moyenne et longue portée. Il aurait été quasi impossible d intercepter des drones russes s ils avaient survolé le pays ces derniers jours.

Le Département fédéral de la défense prévoit d investir 100 millions de francs d ici à 2033 pour renforcer la défense aérienne. Cependant, comme le souligne le journal, d ici là les infrastructures restent vulnérables face à des menaces graves, comme celles observées récemment en Europe.

Petits engins, risques importants

La SonntagsZeitung rappelle que même des quadricoptères vendus dans le commerce pour quelques centaines de francs pourraient transporter avec précision jusqu à 500 grammes d explosifs jusqu à leur cible. Le professeur Roland Siegwart, de l ETH Zurich, évoque des dégâts potentiellement dévastateurs pour un aérodrome. L Office fédéral de l aviation civile confirme ce danger: dans le pire des cas, l impact d un petit drone pourrait détruire le moteur d un avion.

Par ailleurs, même les aéroports équipés pour détecter ces engins ne sont pas totalement à l abri, et des contre-mesures comme le brouillage des signaux radio destinés à guider les drones peuvent interférer avec les communications de l aviation civile.