Généraliste accusé de viols: une victime témoigne devant la cour criminelle du Val-d’Oise
Contexte du procès et cadre des faits
Lors d’une audience à la cour criminelle du Val-d’Oise, une jeune femme décrit les viols et les atteintes à sa vie privée attribués à son médecin généraliste. La plaignante, qui souhaite préserver son anonymat sous le pseudonyme Leïla, rappelle avoir été orientée vers ce praticien sur recommandation d’une voisine dans le cadre d’un traitement pour une maladie gastrique chronique. Elle évoque une forme de médecine dite chinoise douloureuse imposée sur plusieurs semaines.
Récit des faits et réactions de la témoin
Selon son témoignage, les séances s’enchaînaient fréquemment, trois à quatre fois par semaine, et pouvaient durer plus de trois heures. Elle affirme que le médecin aurait pratiqué des gestes intimes, notamment une pénétration digitale et l’insertion d’aiguilles d’acupuncture dans le vagin et l’anus, sans port de gants selon elle. Elle décrit des hurlements dans le cabinet et une impression générale d’inhabituel, tout en se convainquant qu’il s’agissait du soin attendu.
La prise de conscience majeure survient le 20 mai 2020, lorsque, totalement nue et à quatre pattes, elle voit l’accusé s’écarter de la table pour photographier ses organes génitaux. Elle avertit sa sœur via sa montre connectée, et celle-ci se rend rapidement auprès du médecin pour filmer la scène et exiger la suppression des clichés. L’homme aurait effacé les images, tout en expliquant qu’il s’agissait d’un moyen de mémoriser la localisation des aiguilles.
Éléments d’enquête et mesures prises
Suite au dépôt de plainte, le cabinet a été mis sous scellés dans la demi-heure qui a suivi, et le smartphone ainsi que le matériel informatique du médecin ont été saisis. Les enquêteurs ont retrouvé des centaines de photos de femmes nues ou en sous-vêtements, ainsi que des gros plans de parties génitales féminines sur l’appareil du médecin.
À l’audience, l’accusé, âgé de 63 ans, a reconnu les faits après les avoir initialement présentés comme relevant d’un « mauvais penchant ». Il est poursuivi pour viols, agressions et atteinte à la vie privée par la prise et la conservation d’images intimes et risquent jusqu’à 20 ans de réclusion.
Contextes et périmètre de l’enquête
Les enquêteurs ont, à partir de 2020, élargi l’examen du carnet de patientèle et recueilli des témoignages de plusieurs autres femmes décrivant des faits similaires. Ces récits présentent des profils proches: jeunes femmes entre 20 et 25 ans, corpulence mince et type méditerranéen, avec des cheveux longs bruns ou châtain. Cette dynamique a été rapprochée d’une plainte déposée en 2010, qui avait été classée sans suite à l’époque.
Perspectives du procès
Le procès se poursuit avec une nouvelle audition de l’accusé programmée et la fin des débats attendue en milieu de semaine. L’accusé, qui encourt jusqu’à 20 ans de réclusion, demeure poursuivi pour viols, agressions et atteinte à la vie privée par la prise et la conservation d’images intimes.