Grève de deux jours des maçons vaudois pour sauvegarder leur CCT face à des propositions perçues comme menaçantes

Grève de deux jours des maçons vaudois pour sauvegarder leur CCT face à des propositions perçues comme menaçantes

Contexte et enjeu de la grève des maçons vaudois

Les maçons vaudois prévoient d’arrêter les truelles les 3 et 4 novembre prochains. Réunis à Lausanne, ils ont adopté à l’unanimité une grève de deux jours pour contrer ce qu’ils estiment être le démantèlement de leur convention collective de travail et pour obtenir une reconnaissance plus juste de leur travail.

Blocage des négociations CN et propositions de la SSE

Cette action intervient après le blocage des discussions sur le renouvellement de la Convention nationale du secteur principal de la construction CN. Les ouvriers dénoncent des exigences de la Société suisse des entrepreneurs SSE, considérées comme une remise en cause des conditions de travail. Selon Unia, la SSE aurait avancé des mesures jugées inacceptables, notamment une semaine de travail pouvant atteindre 50 heures sans rémunération des trajets, une flexibilisation du temps sur 400 heures, le travail programmé le samedi sans supplément, une réduction des indemnités en cas de maladie et la possibilité de licencier des employés malades ou accidentés. Aucune augmentation salariale n’est prévue.

Impact sur le secteur et positions des acteurs

Les ouvriers estiment que ces propositions portent atteinte à la sécurité, à la santé et à l’équilibre familial. Pietro Carobbio, responsable du secteur construction à Unia Vaud, affirme que ces reculs pourraient aggraver la pénurie de main-d’œuvre dans un secteur déjà en crise. On rappelle qu’un maçon qualifié sur deux quitte le métier aujourd’hui et qu’un tiers pourrait manquer d’ici quinze ans. Selon Unia, ces mesures patronales venues de Zurich pourraient compromettre les efforts visant à revaloriser la profession.

Revendications et réaction de la direction syndicale

Les maçons vaudois réclament des journées de travail plus courtes, la fin des déplacements non rémunérés, une pause payée et une hausse salariale décente pour tous. Lors de l’assemblée, le président de l’Union syndicale suisse, Pierre-Yves Maillard, a rappelé que l’amélioration des conditions de travail et des salaires dans la convention demeure, selon lui, la meilleure voie pour enrayer l’hémorragie et reconnaître dignement le travail effectué.