Interdiction pour la police d’indiquer la couleur de peau dans les recherches de fugitive

Interdiction pour la police d’indiquer la couleur de peau dans les recherches de fugitive

Une évolution dans la description des personnes recherchées par la police

Depuis la semaine dernière, le système national de gestion des personnes recherchées, nommé Ripol, ne permet plus d’indiquer la couleur de peau lors de la recherche d’individus. Cette modification a été annoncée par l’Office fédéral de la police (Fedpol), suite à une plainte officielle déposée à l’étranger, comme l’indique le média « Blick » qui a obtenu le document officiel.

Une pratique considérée comme peu fiable et subjective

Le système Ripol, qui centralise les signalements liés à des disparitions, des personnes recherchées, expulsées ou jugées dangereuses, permettait auparavant d’inscrire la couleur de peau dans la description. Cependant, Fedpol justifie cette suppression en considérant cette donnée comme « peu fiable » et « trop subjective » pour une identification précise. La direction souligne également que cette caractéristique doit être remise en question dans le contexte sociétal actuel. À l’échelle internationale, peu de systèmes de recherche intègrent cette donnée, d’autant que l’abondance d’images disponibles dans le cadre des enquêtes en rend souvent la mention superflue ou obsolète.

Une donnée sous-utilisée dans les systèmes de recherche

Jusqu’à récemment, la possibilité d’inscrire la couleur de peau dans Ripol était accessible, mais cela ne concernait en réalité qu’environ 1 % des cas. Plusieurs forces de police cantonales, notamment celles de Zurich, Berne et Argovie, ont confirmé avoir été informées de cette nouvelle règle, sans toutefois vouloir faire de commentaires détaillés.

Les enjeux liés au profilage racial et aux questions d’égalité

Ce changement intervient dans un contexte où le profilage racial, qui consiste à effectuer des contrôles ou des signalements basé notamment sur la couleur de peau ou l’origine ethnique, soulève régulièrement de nombreux débats. La situation à Lausanne, avec une affaire impliquant des pratiques pouvant être perçues comme discriminatoires au sein de la police municipale, illustre ces enjeux. Par ailleurs, en 2024, la Cour européenne des droits de l’homme a condamné la Suisse dans une affaire de discrimination raciale à Zurich, mettant en lumière la nécessité de réformes dans la pratique policière et la gestion des signalements.